Maintenant que la reprise des cours est annoncée,voyez jusqu’où l’exaspération de Lydia Satira et Jacinthe Maarifa Duickem allait

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L’ESTRADE DU Covid19 SUR LA TOMBE DE NOS CLASSES

L’école est la clé de la vie, nous ont souvent dit nos parents. Nous avons tous grandi avec cette conviction. Il suffisait donc de s’appliquer à l’école, de se donner à fond pour être au moins sûr d’avoir une chance de dominer la vie. C’est ainsi que les parents sacrifiaient tout ce qu’ils pouvaient pour permettre à leurs enfants d’accéder à l’éducation scolaire et de pouvoir un jour être indépendants et utiles dans la vie. Mais tout cela c’était avant covid-19. Oui l’école est la clé de la vie mais comme le commun des mortels le dirait, cela c’était avant que le Gouvernement ne change de cadenas. On a la même clé mais la serrure n’est plus celle d’avant.
Ça faisait longtemps que nous ne nous étions pas rencontrés. Si longtemps que nous n’avons pas eu d’occasion de faire partie d’une même équipe d’éloquence que nous guidions à notre époque en papa capitaine ou en maman de rubriques difficiles. Si longtemps et peut-être plus jamais. Mais ça nous le savions depuis notre temps déjà. Ce qui est grave et dommage c’est que maintenant nos disciples ne peuvent plus nous avoir pour modèles. Nous avons été voir ensemble notre salle de débat de bonne mémoire et nous avons trouvé un virus sur les bancs des équipes. Si éloquent et si imposant, il récuse le jury, si capricieux et très agité, il disperse le public. Même dans les classes d’à côté, c’est lui qui tient les registres, les titulaires ont pris congé forcément parce que ceux qui ont le monopole des costumes dans ce pays ont décidé ainsi. Visiblement pour le Gouvernement les enseignants n’étaient plus efficaces, les élèves et étudiants étaient couteux. Il fallait trouver un enseignant terroriste mais gratuit; le Covid19. Il fallait trouver des apprenants naïfs; les bancs. Tout cela au profit d’une économie mal instruite malheureusement. Ainsi on a mystifié la vulnérabilité de l’éducation face à la pandémie. Par souci ou par des motifs inavoués, ils ont handicapé notre système de pensée, Oui parce que la politique a ses raisons que le Scientifique ignore, parce que le pouvoir a ses pulsions que peut-être l’éducation excite. Ils se sont basés sur des arguments scientifiques, malheur, quelle est donc cette science capable de tarir sa source et noyer de joie les bars? Ces prévisions scientifiques qui exorcisent les écoles et donnent carte verte aux démons de la distraction nationale ? Et où sont partis ces enfants et ces jeunes désormais en vacances exécutoires et sans appel? N’est-ce pas ces enfants qu’on trouve dans les églises, fêtes, et plus nombreux dans les rues? Que deviendra ce pays quand nos ainés seront à la retraite ? Si elle existe du mois ici ! Que vont devenir tous ceux qui n’ont que l’école comme espoir de percer dans la vie ? Qu’en est-il aussi de ces enfants qui en âge d’apprendre à lire, à écrire et à compter attendent impatiemment la réouverture incertaine des cours ? Que sont devenus ces pauvres enseignants victimes cette fois encore d’une paupérisation téléguidée par l’Etat ? Vous vous en foutez, qu’ils meurent en silence visiblement. Est-ce que ce virus que nous appelons pour la première fois ici par son nom scientifique, non, par son nom générique, a-t-il seulement autorité sur les bâtiments et non sur leurs locataires ? A-t-il peur de la craie mais pas de ceux qui écrivent ? Visiblement une farce a été légitimée. Ceux qui étaient censés comprendre la pertinence n’ont pas été capitalisés, ils sont premiers dans le panier des victimes supposées. Oui, parce qu’ici leur Covid19 a peur de la raison, parce qu’il ne peut pas cohabiter avec le bon sens dans ce pays. Il fallait brûler les écoles et dire longue vie à la pandémie. Dommage que c’est l’Etat qui s’est chargé de mettre le feu après avoir versé le carburant des grèves interminables sur le destin de la crème intellectuelle en herbe. Même quand on parle des cours en ligne on se moque des millions de populations sans Internet. Corona tue ! Mais pas comme les médias nous le font croire. Ici chez nous Corona est une bombe à destruction massive mais à retardement. Il commence par l’éducation et l’intellect. À la fin il va nous rendre pauvres, dépendants et va nous tuer d’ignorance, de faim ou de malnutrition.
Ce n’est pas l’allure du Covid19 qui peut museler nos pensées ! Peut-être que ce virus spécifique d’ici atteint les écoles mais jamais il n’atteindra jamais nos méninges. Même les pays les plus touchés l’ont compris. Ici, Vous avez dit aux enfants et jeunes que les bars valaient que leurs tables de matière, s’il vous plait, nous savions depuis longtemps que l’éducation congolaise agonisait mais nous n’avions jamais imaginé que le Covid19 pourrait être utilisé pour l’euthanasier ; désagréable surprise !

Certainement nous pensons vivre avec actuellement mais après un temps nous comprendrons que nous sommes morts de covid-19 le jour où il a tué notre éducation. En tuant l’éducation corona tue nos espoirs, nos rêves et notre avenir, et sommes-nous vraiment vivants sans cela ???
Monsieur le Président, vous et votre Gouvernement, en sacrifiant l’éducation de nos enfants, on doute maintenant de la vôtre. Autre fois c’était le Maitre qui s’y tenait, maintenant le covid19 a installé son estrade sur la tombe de nos classes.

Vous êtes chrétien Monsieur le Président, on le sait, mais, attendrez-vous Pâques pour les ressusciter ? L’avenir parlera. En attendant, nous apprenons à vivre avec Corona mais l’école, elle, en meurt.

Par Lydie Satira et Jacinthe MAARIFA DUICKEM

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